S' il y avait 3 mots pour décrire l'eczéma, je dirais : épuisant, gênant et contraignant.
J’ai toujours eu une peau atopique et sensible avec un terrain allergique carabiné. Bref, je n’ai pas été épargnée. Pour faire simple, je suis allergique à l’arachide depuis ma naissance, 0.3 mg d’arachides suffisent pour qu’une réaction allergique se déclenche. En plus de ça je suis atteinte d'endométriose qui, étant une maladie inflammatoire, n’aide pas du tout. En conséquence, j’ai eu beaucoup d'eczéma quand j’étais enfant. Ayant une mère pharmacienne, ma salle de bain était remplie de savon surgras, pour peau sensible, pour peau atopique á n'en plus finir.
Avec l'âge, l'eczéma a disparu et grâce à la médecine, j'ai pu traiter mon allergie. Je pensais en avoir fini avec l'eczéma, jusqu'à ma deuxième année de fac en 2019. Pendant 1 an, ma vie était un enfer. A cause du stress, de relations toxiques et d’un déséquilibre total de ma flore intestinale et peau, j’ai dû subir un eczéma sévère pendant 1 an. Mon cou, mes bras et mon visage étaient rongés, mes plaques s’infectaient et ne guérissaient pas. Vivant aux Pays-Bas, il a été très difficile d’avoir accès à un médecin qui voulait bien me donner de la cortisone pour soulager mes plaques pendant les pics. Je cite : "Application de vaseline et de la relaxation, sinon je peux juste vous donner de l’hydrocortisone”. Je suis arrivée à un point où je ne sortais plus de chez moi, et je vivais une dépression à cause de mes plaques.
Pour résoudre tout ça, je suis rentrée dans mon pays d’origine, le Luxembourg, pour aller voir mon allergologue et dermatologue. L’ordonnance était claire : cortisone de la tête au pied, et utilisation de kétoconazole pour rétablir le ph de la peau. C'était miraculeux, en 3 semaines je n’avais plus rien et mon eczéma n’est jamais revenu pendant plus de 1 an et demi.
L'eczéma refait surface en 2021 pendant mon master de psychologie. Déménagement à Amsterdam et nouvelle fac, je ne me suis pas fait trop de souci à propos d’une plaque sur le creux du bras ; après tout, un changement de vie ne pourrait-il pas déclencher des plaques ? Je mets de la cortisone dessus et on n’en reparle pas. C'était alors ma stratégie, et j'utilisais de la cortisone peut être une fois tous les 4 mois. Sauf que cette fois-ci, ça ne s’est jamais arrêté. La plaque résistait et se propageait. J’ai aussi commencé à avoir des plaques sur les poignets et main. En un mois, mes bras étaient recouverts, mon cou prenait cher et mes yeux étaient attaqués. Bizarrement, juste le haut de mon corps prenait en plus de mon cuir chevelu.
Rebelote, nous revoilà au même stade qu'en 2019 : je ne sors presque plus, je cache mes bras, je ne dors pas et je souffre. Je souffre mentalement, je suis épuisée, je déteste ce corps qui me fait subir ça, qui me fait sentir dégueulasse, on peut le dire, et fragile. On ne m’aide pas, les médecins aux Pays-Bas proposent de l'hydrocortisone, mais ce n’est pas assez fort. Je réussis à me procurer de la cortisone, mais je commence à voir l'effet sur ma peau : elle est fine, décolorée et fragile. Je suis dans l'incompréhension totale de l'origine de mon eczéma.
Les mois passent, les crises arrivent et repartent mais mon corps et mon bien être prennent cher. Je repars au Luxembourg pour voir un dermatologue : il me prescrit du protopic, je me sens soulagée et sauvée. Les plaques disparaissent, c'est génial. Je me sens revivre, sauf que mettre du protopic tous les jours… ça veut aussi dire effets secondaires tous les jours. Maux de tête, nausées etc. : je me sentais malade pendant l’utilisation. Après tout, j’en mettais sur presque tous mes bras, et même mon visage. Le protopic est un immunosuppresseur, c’est très fort et ça fait peur quand on lit les témoignages dessus. Mon corps a créé une résistance au Protopic mais ça ne me soulage que pendant 24h. J’en viens donc à mettre mes bras sous de l’eau glacée juste pour calmer la douleur et mes plaques. Je préfère avoir mal à cause du froid que d’avoir mal à cause des démangeaisons et du grattage.
En janvier 2022, je découvre le compte et blog de Saskia. Son compte Instagram et son blog m’ont été d’une grande aide. J’ai découvert comment soigner l'eczéma naturellement et comment aborder un style de vie anti-inflammatoire. Ayant une endométriose je suis déjà adepte de ce mode d’alimentation, mais les traitements naturels pour l'eczéma ont changé ma vie. Argile verte, eau de bleuet etc. : j'ai tout acheté. Grâce au compte de Saskia, je me sentais revivre. Le cataplasme d’argile tous les matins et tous les soirs a été miraculeux. Je mentirais si je disais que je n'utilise plus de protopic ; je craque quand les crises sont trop sévères. Mais petit à petit je commence à gérer.
La douleur et l’inconfort que l'eczéma provoque n’est pour moi pas le pire. Le pire est de devoir gérer une vie normale en ayant des plaques, c'est-à-dire devoir aller à la fac, au travail ou encore à des soirées. Les gens jugent, regardent et se permettent des commentaires qui blessent et nous rappellent qu' on a de l’eczéma. Très souvent, quand je commence à me sentir bien mentalement et que je décide de ne pas cacher mes plaques, j’ai droit a des commentaires comme “tu sais qu'il y a des traitements pour ça ? “ ou “relaxe-toi et ça va partir”.
Même si j’ai toujours des crises, elles sont plus courtes et moins intenses grâce aux traitements naturels et aux compléments alimentaires (huile de foie de morue et probiotiques). Mon plus gros choc a été de découvrir que les crises sont liées à ma pilule contraceptive. Un soir, en prenant ma pilule, j’ai le déclic : je réalise que le début de mes crises coïncide parfaitement avec le début de la prise de la pilule. Je regarde de plus près, chaque semaine où j’ai mes règles, je n’ai pas de plaques. C’est comme si mon corps était allergique à ma pilule. Dès que je reprends ma pilule, j’ai une énorme crise qui dure deux semaines jusqu’à avoir un pic juste avant mes règles, à chaque cycle. On ne pense pas à ce type de déclencheur, alors que c’est logique. Une pilule rend la peau moins grasse, plus sèche et cela revient à mettre de l’huile sur le feu si on a déjà un terrain atopique.
Je suis en période de transition, je ne peux pas arrêter les hormones à cause de mon endométriose. Je n'aurais jamais imaginé que la pilule était la raison de mon malheur. J’ai commencé à chercher sur Internet, et je découvre que je ne suis pas la seule : il existe bien une dermatite atopique dûe à la progestérone. Mon corps est allergique à la pilule. Une concentration trop haute de progestérone peut être responsable d'eczéma. Or, ma pilule est hautement concentrée en progestérone. J’ai hâte de voir comment le changement de pilule va impacter ma peau. Va-t-elle guérir ? Se rétablir ? Je ne sais pas, mais il est important de tout considérer quand on a de l'eczéma, parfois le déclencheur est sous nos yeux.
J’ai 21 ans et j’habite à Amsterdam. Je viens du Luxembourg mais j’ai déménagé aux Pays-Bas pour mes études de psycho il y a 4 ans.
ll ne me faut pas grand-chose pour être heureuse dans la vie : une balade au soleil avec mon chien et un podcast, ça pour moi c’est le meilleur.
Je suis intimement convaincue qu'il faut écouter son instinct et ressentir, je pense que le "gut-feeling" ne trahit jamais donc pour moi le mantra de ma vie c'est: écoute ton corps et il te dira où aller.
La chose qui m’a le plus marquée dans ma vie est mon année au Canada. Après le lycée, je suis partie 1 an au Canada pour me couper d’un monde qui ne m'intéressait pas et ne me rendait pas heureuse. Je suis revenue de ce voyage changée et chamboulée ; j’ai vraiment réussi à me reconnecter avec moi-même pendant ce voyage. Je ne m’en suis jamais réellement remise et c’est devenu un objectif de vie de déménager là-bas.
Le meilleur conseil que j’ai pu avoir dans ma vie vient de ma psychologue : “si tu ne t'écoutes pas, tu fonces droit dans un mur.”
Les produits que vous rachetez le plus (et merci pour cela)
